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Le Kung Fu

Depuis les années 70 et la popularisation des films chinois, le mot kung fu désigne pour les occidentaux un art martial, mais ce terme a une toute autre signification. Le mot Gongfu (en transcription pinyin), se traduit de plusieurs manières, qui toutes mettent l’accent sur le travail, et l’accomplissement de soi. "Gong" signifiant à la fois travail, maîtrise, but à atteindre, et "fu" les techniques employées autant que l’énergie investie à travers ces techniques – et par extension l’homme. D’une façon plus profonde une traduction pourrait donc être : « accomplissement de l’homme par le travail ». Un boulanger, un ébéniste, toute personne qui atteindra une forme de maîtrise de, et part son travail, donc un accomplissement, fera alors du kung fu ! Nous préserverons le sens d’art martial adopté en occident, en gardant à l’esprit son sens premier.

 

Le terme Wushu désigne quant-à-lui l’ensemble des arts martiaux chinois, à la fois interne (Tai Chi/Qi Gong) et externe (Kung Fu). Le Kung Fu Wushu cherchera donc l’accomplissement à travers les arts martiaux - le Wushu permetant de se réaliser pleinement dans le mouvement, la sensation et la pensée.

Si le terme « Wushu » signifie mot à mot « Art s’opposant à la violence », à la traduction habituelle « Art Martial » on pourra préférer « Art Chevaleresque ». Jia signifiant à la fois groupe, famille, amis, le nom de l’école, Wushujia, peut alors se traduire par les amis, ou la famille du Wushu, donc des Arts Chevaleresques Chinois.

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Un peu d'histoire :

L’origine du Wushu est difficile à situer tant elle est ancienne. On peut toutefois affirmer que les arts martiaux chinois datent de bien avant la fondation des monastères de Shao Lin, qui eux-mêmes existaient avant l’arrivée du légendaire Bodhidharma (TaMo en chinois). En effet, dans des ouvrages des dynasties Han (de 206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.) et Xia (première de l’histoire de la Chine, de -2205 à -1767 av. J.-C.), il est fait mention de méthodes de combat en armes et à mains nues.

 

Le Kung Fu Wushu existe lui depuis plus de deux millénaires en Chine. Il se situe dans l’héritage historique et culturel universel, mis au point et développé par les taoïstes. L’idée taoïste de cette discipline est de maîtriser sa propre violence sans l’utiliser, pour prolonger la vie et non l’écourter prématurément. Il est basé sur les fondements de la fameuse technique zoomorphe du médecin traditionnel Hua To (205-290 apr. J.-C.). Cette méthode permet de revenir aux sources de l’art du poing en utilisant toutes les capacités du corps d’une façon logique et rationnelle. Elle conduit aussi vers la plus haute utilisation de toutes ses capacités, dans des cas extrêmes.
 
La pratique comprend l’alternance entre équilibre, souplesse, mouvement et force. C’est un art qui a pour objectif de forger l’être humain dans la voie de la connaissance, la réalisation de soi et le guider sur le chemin de la sagesse.
 
Il a été recensé plus de 400 écoles de Wushu en Chine. On peut toutefois distinguer deux principales tendances :

Le style dit externe, d’apparence très dynamique et physique
Le style dit interne, se pratiquant de manière plus lente et plus douce, mais dont la puissance n’a rien à envier à l’externe.

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En Chine, on pratique généralement le style externe de l’enfance jusqu’au début de la vieillesse, où l’on commence alors la pratique du style interne. Il existe au sein de ces deux tendances plusieurs écoles.
 
- Pour
l’interne :
le Taï Ji Quan (« poing du grand faîte »),
le Hsing Yi Quan (« poing de l’intention prenant forme » ou de « l’union de la forme et de l’intention »),
le Ba Gua Zhang (« paume des huit trigrammes »).

 

- Pour l’externe :
les boxes longues du nord et courtes du sud, parmi lesquelles on trouve les poings :

du tigre (Hu Quan),
du léopard, Pao Quan),
de l’ours (Xiong Quan),
de la grue (He Quan),
du singe (Wu Quan),
du serpent (She Quan),
de la mante religieuse (Tang Lang Quan),
du Dragon (Long Quan),
du phénix (Feng Huang Quan),
de la fleur de prunier (Meï Hua Quan),
de l’homme ivre (Zui Jiu Quan),
du printemps radieux (Wing Chun ou Yong Tsun Quan),
de la famille Hung (Hung Jia Quan),
de la famille Mo (Mo Jia Quan),
de la famille Liu ( Liu Jia Quan),
des familles Choï,
et des familles Li (Choï Li Fo).
 
Récemment, la Chine Populaire a institué le style « moderne » où ces écoles sont pratiquées de façon plus spectaculaire que le Wushu traditionnel, avec des postures exagérées, des sauts périlleux et des grands écarts.
 

 

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